Les parodontites agressives
La parodontite agressive est une pathologie infectieuse à caractère inflammatoire, à évolution rapide, affectant les tissus de soutien de la dent (gencive, os alvéolaire, ligament parodontal et cément), ayant pour conséquence la destruction de ces structures parodontales chez un sujet jeune, avec parfois une perte spontanée et précoce des dents. (Albandar et al 2014).
Elle débute autour de la puberté chez des adolescents en bonne santé. Elle peut s’accompagner des signes cliniques suivants :
✓ Saignement au brossage ou spontané
✓ Migrations dentaires
✓ Mobilités dentaires
✓ Poches parodontales
✓ Récessions gingivales
Son étiologie est plurifactorielle:
- Facteurs microbiens : profil microbiologique spécifique avec agrégat de groupes bactériens particulièrement virulents : Aggregatibacter actinomycetemcomitans (Aa), Porphyromonas gingivalis (Pg), Tannerella forsythus (Tf)…
- Susceptibilité immuno-génétique de l’hôte : prédisposition génétique avec une aggrégation familiale selon un mode héréditaire autosomale dominant.
- Facteurs environnementaux : le tabac est un facteur de risque qui augmente la prévalence et la sévérité des parodontites agressives et modifie son expression clinique.
La parodontite agressive constitue un réel problème de santé publique au Maroc, avec une prévalence de 7,6% chez une population jeune (14-19 ans). (Haubek et coll 2001).
A noter que, de part le monde, l’incidence de cette pathologie demeure nettement inférieure à celle retrouvée dans notre pays.
Ainsi, un dépistage précoce de cette maladie s’avère nécessaire pour arrêter sa progression et pouvoir ainsi entreprendre un traitement simple et peu couteux dès l’apparition des 1ers signes cliniques et radiologiques chez le patient avant la survenue de destructions importantes du parodonte.
Le traitement des parodontites agressives aura pour objectif de contrôler le facteur bactérien et d’arrêter ainsi le processus de destruction des tissus parodontaux : c’est la thérapeutique étiologique qui consiste en :
✓ Un contrôle de plaque par le patient : par une sensibilisation et modification du comportement du patient en terme d’hygiène bucco-dentaire; et ce par un enseignement de la méthode de brossage et d’utilisation des moyens complémentaires d’hygiène interdentaire accompagné d’une prescription d’ordonnance d’hygiène.
✓ Un traitement mécanique : détartrage surfaçage radiculaire (débridement parodontal)
- Suppression des facteurs favorisants (Traitement de carie, extraction des dents jugées irrécupérables, correction des restaurations plastiques et prothétiques iatrogènes).
✓ Un traitement médicamenteux : par des antiseptiques en bain de bouche (Chlorhexidine CHX 0,12%) et en irrigation sous-gingival (CHX ou PVI) associée au débridement mécanique local ainsi qu’une antibiothérapie par voie systémique.